Dossier d'architecture général et dossier d'architecture technique

La nécessité de la collaboration des deux livrables

Dossier d'architecture général et dossier d'architecture technique

Dossier d'architecture général et dossier d'architecture technique

Un malentendu persiste dans nombre d’organisations : croire que les dossiers d’architecture technique (DAT) suffisent à encadrer les décisions d’architecture. 

Il est temps de clarifier les rôles, les liens et les complémentarités entre ces deux types de livrables.

Le dossier d’architecture d’entreprise : une vue stratégique et transverse

Le dossier d’architecture d’entreprise, souvent désigné sous des sigles comme DA ou Dossier d’Architecture Générale DAG (privilégié par IBM), s’inscrit dans une logique de compréhension globale. 

Il répond à des enjeux de compréhension d'ensemble du système d'information, en articulant les objectifs métiers, les capacités organisationnelles et les moyens technologiques.

Ce document n’est pas destiné à résoudre des problèmes techniques à court terme, mais à cadrer les transformations :

  • Pourquoi ce projet existe-t-il ?
  • Quelles fonctions ou capacités l’entreprise souhaite-t-elle renforcer ?
  • Quels sont les impacts sur le modèle opérationnel, les processus ou les partenaires ?

Un bon Dossier d'Architecture s’appuie sur des artefacts types : cartographies fonctionnelles, vues de chaînes de valeur, matrices d’impacts, trajectoires d’évolution des capacités. 

Il donne du sens et de la cohérence aux projets IT, en les arrimant aux orientations stratégiques de l’organisation.
 

Le dossier d’architecture technique : une traduction opérationnelle

Le dossier d’architecture technique, quant à lui, descend d’un cran. 

Il s’adresse aux équipes projets, aux intégrateurs, aux développeurs, voire aux exploitants. 

Il décrit les choix de technologies, les schémas d’urbanisation technique, les composants logiciels, les flux, les normes de sécurité ou encore les modèles d’hébergement. 

Le DAT est un document d’ingénierie qui engage techniquement l’organisation.

Mais attention : un DAT sans DA préalable, c’est comme construire une maison avec les plans du plombier, sans jamais valider ceux de l’architecte. 

L’un et l’autre sont indispensables mais pas interchangeables.
 

Des relations de dépendance, pas de substitution

Il est donc essentiel de comprendre que le DA structure les intentions, tandis que le DAT en propose la concrétisation technique. 

Entre les deux, il ne s’agit pas d’un passage automatique, mais d’une chaîne de décisions formalisées :

1. Vision stratégique (exprimée dans le DA) : quels sont les besoins métier, les enjeux d’intégration, les impacts organisationnels ?
2. Modélisation fonctionnelle : quelles fonctions à outiller, à améliorer ou à automatiser ?
3. Cadrage technico-fonctionnel : quelles exigences de sécurité, de performance, de disponibilité ?
4. Spécifications techniques (produites dans le DAT) : quelles technologies, architectures logicielles et infrastructures en réponse à ces exigences ?

Ce lien doit être formellement établi : chaque DAT devrait référencer les éléments du DA qui ont motivé ses choix.

Inversement, le DAE devrait indiquer quelles déclinaisons techniques sont attendues, avec des scénarios d’arbitrage en cas de contraintes fortes.
 

Problèmes fréquents en entreprise

Trop souvent, cette articulation est rompue. 

Quelques cas typiques :

Les DA sont rédigés a posteriori, pour “justifier” un projet lancé sous pression.

Les DAT sont produits sans lecture stratégique, aboutissant à des impasses d’intégration ou de sécurité.

Les deux dossiers existent, mais sont rédigés par des équipes différentes, sans dialogue ni synchronisation.

Conséquence : des décisions incohérentes, des redondances techniques, une dette d’architecture qui croît, et surtout, une perte de sens pour les équipes.
 

Bonnes pratiques pour réconcilier DAE et DAT

  1. Inscrire le DAE comme préalable obligatoire à tout lancement de conception technique.
  2. Formaliser une chaîne de validation croisée : les architectes d’entreprise valident les objectifs ; les architectes techniques valident la faisabilité.
  3. Utiliser des formats réutilisables et standardisés : modèles de fiches, référentiels communs, glossaires partagés.
  4. Assurer la traçabilité des décisions d’architecture (pourquoi ce choix, dans quel contexte, selon quels critères).
  5. Impliquer les métiers : un DAE bien construit parle autant aux responsables fonctionnels qu’aux directions techniques.
     

Maturité

Rédiger un DA ou un DAT n’est pas une tâche administrative, c’est un acte de gouvernance

Ces documents cristallisent les arbitrages, les intentions, les dépendances et les risques. 

Ils permettent de transmettre une vision partagée, de capitaliser sur les expériences passées, et d’éviter que chaque projet ne réinvente la roue.

Le véritable enjeu est donc culturel : promouvoir une architecture explicite, documentée, comprise et utile, bien loin des PowerPoints éphémères ou des fiches jamais relues.


 

Yann-Eric DEVARS  Consultant et formateur en architecture d'entreprise

 

 

BUNDLE Complet

Retrouvez la méthode d'architecture d'entreprise complète DYNAMAP comprenant le manuel de cartographie du système d'information ainsi que le guide des livrables et le manuel de survie de l'architecte du système d'information dans un BUNDLE :

Vous souhaitez maitriser TOGAF et l'ensemble de l'architecture d'entreprise : découvrez nos packs de formation

Vous souhaitez apprendre à gérer les projets IT vitaux ou stratégiques : découvrez notre formation intensive de 3 jours

Vous souhaitez passer au niveau supérieur en cartographie : découvrez nos formations de cartographie du Système d'Information

* Indique les champs obligatoires
Merci ! Nous vous recontacterons dès que possible.

Boutique DYNAMAP - Architecture d'Entreprise

Manuel de cartographie du système d'information en PDF

Découvrez le guide illustré incontournable pour maîtriser l'art de la cartographie en architecture d'entreprise.

Ce manuel pratique et complet vous offre les clés pour identifier, représenter et optimiser la chaine de valeur, intégrant les processus vitaux, les objets métiers, les données, les logiciels, les infrastructures, les risques et les investissements de votre organisation.

Grâce à des méthodes éprouvées et des outils de modélisation avancés, vous apprendrez à visualiser et à gérer vos opérations de manière holistique.

Ce livre est essentiel pour tout professionnel cherchant à améliorer la performance, la résilience et la compétitivité de son entreprise.

Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions

Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.