Choisir ses partenaires et fournisseurs : un acte d’architecture, pas un simple achat

Choisir ses partenaires et fournisseurs.
Un acte d’architecture, pas un simple achat
Chaque contrat, chaque API, chaque SLA entraîne des conséquences de souveraineté, de sécurité, de coûts et de résilience.
Le SI fonctionne désormais comme une chaîne d’approvisionnement de services : choisir un fournisseur n’est pas une formalité d’achat, c’est un acte d’architecture qui engage la trajectoire de l’entreprise sur plusieurs années.
Du "faire ou acheter" au "design du partenariat"
Le vieux débat "faire ou acheter" s’efface au profit d’une question plus structurante : l’alignement stratégique, ou "design du partenariat".
Il ne s’agit plus seulement d’acheter une solution, mais de vérifier que l’orientation produit et plateforme du fournisseur épouse votre feuille de route à 24–36 mois (ou plus), que la gouvernance conjointe sera lisible et transparente, que l’ingénierie respecte l’ouverture, l’interopérabilité et la sécurité by design, et que l’économie globale est tenable, y compris dans la sortie.
Un bon partenaire devient un maillon assumé de votre chaîne de valeur numérique : il porte vos risques autant qu’il porte vos capacités.
Le risque fournisseur est devenu un risque métier
Externaliser ne supprime pas le risque : cela le transforme et le distribue.
Un incident chez un hébergeur, un éditeur SaaS ou un sous-traitant de support se traduit rapidement par des retards, des pénalités contractuelles et une érosion de la confiance client.
La conformité démontrable cesse d’être une posture abstraite : elle devient la capacité à prouver la licéité des traitements, la localisation des données, la traçabilité des accès et, surtout, la faculté de restaurer ce qui compte dans les délais promis.
Deux angles morts reviennent régulièrement : la chaîne de sous-traitance, souvent plus profonde qu’on ne l’imagine, qui impose des exigences jusqu’aux niveaux N-2/N-3 et la concentration excessive, qui transforme un partenaire dominant en risque systémique.
La diversification raisonnée et les architectures réellement portables ne sont plus des coquetteries techniques mais un principe d’hygiène.
De la fiche fournisseur au véritable contrat de capacité
Beaucoup d’accords restent prisonniers d’une logique de livrables.
Or l’entreprise attend des capacités : disponibilité utile, débits réalistes, temps de rétablissement observables, confidentialité opérée, réversibilité exécutée.
Un contrat utile parle le langage de l’usage, pas celui des pourcentages hors contexte.
Il précise des fenêtres d’engagement pertinentes, prévoit des mécanismes de remédiation crédibles, décrit une sortie praticable avec formats ouverts, exports automatisés et procès-verbaux de restitution.
Il cadre enfin la sécurité opérable (ex. MFA, gestion des clés, journalisation inviolable) et l’amélioration continue côté run, avec des exercices conjoints et tests techniques.
L’innovation gouvernée n’y est pas laissée au hasard : on maîtrise l’exposition au changement.
Cartographier pour décider : la vue d’architecture d’écosystème
Négocier sans cartographie des dépendances, c’est piloter un avion sans radar de nuit.
La DSI gagne à représenter l’écosystème de services : qui produit quoi, où vivent les données, quelles latences et quels débits, quel problèmes en prod si tel maillon cède.
Intégrée à l’urbanisation qu’elle s’appuie sur vos cadres internes ou sur un référentiel comme DYNAMAP pour relier capacités, processus, données et fournisseurs, cette vue éclaire la priorisation : on n’exige pas la même chose d’un outil périphérique et d’un composant vital comme la facturation, l’identité ou le cœur comptable.
La cartographie nourrit la segmentation par criticité, inspire des choix d’architecture composables et pragmatiques, et alimente un plan de résilience pensé pour échouer sans s’effondrer.
Mesurer autrement : de la vélocité perçue à la valeur tenable
Un partenaire ne se juge pas au volume de tickets clôturés ni à la célérité d’un helpdesk un bon jour, mais à sa contribution à la prévisibilité de l’organisation.
La fiabilité se lit dans la fréquence et la gravité des incidents, l’écart entre SLO réel et SLA contractuel, la qualité des retours d'incidents et la transparence sur les causes racines.
L’économie se mesure au coût complet par capacité et capabilité.
L’évolution, elle, transparaît dans la cadence des versions, la clarté des notes, l’anticipation des fins de vie, la façon d’annoncer et d’accompagner les ruptures.
La confiance se gagne sur la durée : vulnérabilités traitées sans déni, responsabilités assumées, remédiations datées.
Gouvernance conjointe : rendre la relation responsable
La réussite tient à une gouvernance bilatérale qui produit des décisions, pas seulement des comptes rendus.
Un rituel trimestriel orienté résultats, une scorecard partagée, un droit à l’escalade explicite et des arbitrages rapides changent la dynamique.
La relation responsable commence aussi chez le client : dette technique reconnue, priorités clarifiées, environnements et accès prêts à l’heure, entropie décisionnelle contenue.
Un partenaire délivre d’autant mieux que l’organisation sait dire ce qui compte vraiment et accepte de répondre vite sur les prérequis.
Une méthode simple et exigeante
La démarche peut rester légère tout en étant ferme.
On qualifie d’abord la criticité en regard des capacités métiers, des données et des contraintes réglementaires.
On évalue la qualité de la relation partenaire sur quatre axes :
Preuves à l’appui : audits, tests d’intrusion, runbooks, plans de réversibilité.
Yann-Eric DEVARS DSI et Architecte d'entreprise
Boutique DYNAMAP - Architecture d'Entreprise
BUNDLE Complet
Retrouvez la méthode d'architecture d'entreprise complète DYNAMAP comprenant le manuel de cartographie du système d'information ainsi que le guide des livrables et le manuel de survie de l'architecte du système d'information dans un BUNDLE :
Manuel de cartographie du système d'information en PDF
Découvrez le guide illustré incontournable pour maîtriser l'art de la cartographie en architecture d'entreprise.
Ce manuel pratique et complet vous offre les clés pour identifier, représenter et optimiser la chaine de valeur, intégrant les processus vitaux, les objets métiers, les données, les logiciels, les infrastructures, les risques et les investissements de votre organisation.
Grâce à des méthodes éprouvées et des outils de modélisation avancés, vous apprendrez à visualiser et à gérer vos opérations de manière holistique.
Ce livre est essentiel pour tout professionnel cherchant à améliorer la performance, la résilience et la compétitivité de son entreprise.